ATOPIE CHEZ LE CHIEN !

La dermite atopique du chien est une allergie cutanée pouvant être influencée en particulier par l’alimentation et par l’environnement. De nombreuses stratégies de traitement peuvent être utilisées afin de limiter le recours aux corticoïdes en continu.

Symptômes :
Les chiens atopiques présentent des démangeaisons préférentiellement localisées au niveau de la face, des oreilles, de la partie supérieure du tronc ou des extrémités. Les démangeaisons de la face peuvent entraîner des lésions oculaires, principalement des paupières et de la conjonctive. L’âge d’apparition est souvent situé entre 6 mois et 7 ans, avec des apparitions plus précoces notamment chez les Shar-Peï, Bouledogue Français et West Highland White Terrier. 10% des chiens seraient atopiques. L'existence d'une composante génétique est généralement admise avec une héritabilité de 0,56 chez le Labrador.

Pathophysiologie :
Le mécanisme pathogénique n'est pas complètement connu. C’est sur la façon dont se définissent les prédispositions qu’il demeure le plus d’interrogations. La maladie est probablement le résultat d'une interaction complexe de nombreux facteurs. Plusieurs hypothèses existent sur les facteurs déterminants dont les deux premières sont les principales pour l’origine de la maladie:

- L’importance avant tout de troubles immunitaires qui orientent la réponse immunitaire vers un profil dit Th2 produisant des immunoglobulines G et développant une auto-immunité, la présence de ce profil Th2 a été bien décrite chez le chien*,

- L’importance avant tout d’une anomalie de la barrière cutanée contre les allergènes. Même si celle-ci n'est pas une cause primaire, elle intervient probablement en cours de maladie en reforçant l'exposition du chien aux allergènes de l'environnement: elle permet alors à de nouvelles allergies d'apparaître.

- Les allergies alimentaires, l’environnement (allergènes aériens, produits irritants), les infections cutanées et le stress ont une place importante dans l’apparition des symptômes. Les allergies alimentaires, l’environnement (allergènes aériens, produits irritants), les infections cutanées et le stress ont une place importante dans l’apparition des symptômes.
Concernant l’allergie alimentaire, elle pourrait intervenir à la fois par des immunoglobulines E et des réactions à médiation cellulaire. Chez le chien de nombreuses inconnues demeurent, mais chez l’enfant on a trouvé une association entre l’allergie à l’œuf et des manifestations allergiques respiratoires. L’aliment pourrait jouer un rôle à la fois inducteur et d’exacerbation de l’allergie alimentaire.

Pourquoi les démangeaisons ?
Le nombre de nerfs périphériques au niveau de la peau se multiplie par 2 lors d’atopie sans lésions et par 5 lors de lésions chroniques. Les cytokines auraient une action prurigineuse en stimulant les nerfs.

Traitement de l’atopie :
Etiologique : éliminer le ou les allergènes quand cela s’avère possible,

Désensibilisation : elle demande un suivi important de la part du vétérinaire. Elle améliorerait les symptômes dans les 2/3 des cas. On peut égalemen essayer de renforcer la tolérance par voie orale. En mars 2009, les médias américains ont largement communiqué sur le fait que des enfants allergiques peuvent devenir tolérants grâce à une immunothérapie progressive par voie orale. La publication prise en référence concerne l’allergie à l’arachide sur un faible nombre d’individus : 50. En fait l’étude est toujours en cours et seulement 10% des enfants ont répondus au traitement. Ce type d’immunothérapie orale est encore loin de l’approbation par la FDA américaine (Burks W, 2009 annual meeting of the American Academy of Allergy, Asthma and Immunology (AAAAI 2009). Pour les allergies saisonniéres, l’idéal est de combiner la désensibilisation par voie orale avec la désensibilisation par voie sous-cutanée. C’est du moins ce qui a été décrit chez l’homme (Dubuske LM, AAAAI 2009).

Corticoïdes : largement employés en raison de leur rapidité d’action, leur usage devrait être limité aux crises de prurit et aux cas rebelles aux autres traitements.

Phytothérapie: De nombreuses études présentées à l’AAAAI le 16 mars 2009 ont conclu à l’intérêt de diverses préparations d’herbes chinoises dans le traitement des phénomènes allergiques (par exemple GanCao, KuShen, and LingZhi (3:9:20) dans l’asthme allergique).

Anti-histaminiques : ils peuvent s’avérer intéressants mais leur action est très aléatoire,

Cyclosporine : le coût est la limite principale de ce traitement,

Acide gras insaturés : ils sont rarement efficaces seuls ou quand ils sont administrés en dehors d’une prise en charge globale de l’alimentation. Lors d'utilisation contrôlée, ils permettent de diminuer le prurit et améliore la qualité de la peau et du pelage. Par contre, certains aliments fortement dosés en acides gras polyinsaturés et qui leur associent des apports de protéines d’origine ciblés peuvent s’avérer très efficaces (par exemple Nestlé PVD Derm),

Alimentation contrôlée: l'utilisation d’hydrolysat de protéines végétales comme seule sources de protéines (par exemple Hill’s z/d Ultra, Nestlé PVD HA) permet de diminuer les éventuelles réactions intestinales sachant que le tissu lymphoïde intestinal est le plus important organe immunitaire d’un individu,

Antibiotiques : La multiplication bactérienne au niveau cutané est très fréquente lors d’atopie. L’infection cutanée étant un facteur important de l’évolution symptomatique, un traitement systématique des chiens présentant une prolifération bactérienne cutanée est recommandé. L’intérêt d’instaurer un traitement antibiotique par voie générale ou locale demeure par contre discuté lors d’absence de signes d’infection.

Protecteurs cutanés: L’utilisation de cosmétiques permettant de restaurer la barrière cutanée peut également être tentée. En médecine humaine, un essai récent* a montré l’intérêt de l’huile de coco vierge et l’huile d’olive vierge sur le désséchement de la peau atopique. Ils peuvent être associés à des antibiotiques permettant de limiter la prolifération bactérienne cutanée. Notre connaissance des interactions entre les gènes et l’environnement devrait permettre un meilleur usage des topiques, en évitant certains, et augmentant l’utilisation de ceux capables de restaurer une barrière épidermique efficace.

Dans tous les cas, il faut se souvenir que le turn over de la peau de chien est de 22 jours, temps minimum nécessaire pour parvenir à un état stable.

(source : http://knol.google.com/k)